vendredi 31 mars 2023

RAY CHARLES

 





Ray Charles


Ray Charles, pseudonyme de Ray Charles Robinson, né le 23 septembre 1930 à Albany (Géorgie) et décédé le 10 juin 2004 à Beverly Hills (Californie), est un chanteur, compositeur, arrangeur et pianiste américain. Figure majeure de la musique afro-américaine, il aborda de nombreux genres musicaux durant sa carrière de plus de cinquante ans : le jazz, le gospel, le blues, la country ou encore le rhythm and blues. Il est en outre fréquemment considéré comme l'un des pionniers de la soul.

Atteint de cécité totale à l'âge de sept ans, Ray Charles suit une formation musicale classique dans sa jeunesse. Il se tourne ensuite vers le blues et connaît le succès au début des années 1960 avec des titres tels que Georgia on My Mind ou Hit the Road Jack (sortie le 8 juillet 1961). On lui attribue alors le surnom de Genius. Confronté à des problèmes de drogue, il se fait plus rare sur scène durant les deux décennies suivantes, avant de connaître à nouveau un succès international jusqu'à sa mort.

Ray Charles a vendu plusieurs dizaines de millions d'albums et a influencé de nombreux artistes, comme Elvis PresleyAretha FranklinStevie WonderVan MorrisonBilly JoelJames BrownAmy Winehouse ou encore Marvin Gaye. De nombreux chanteurs de RnB contemporain et de rap ont également revendiqué son héritage musical, dont Jamie Foxx, qui l'incarne dans sa biographie cinématographique, Ray (2004).

Biographie

Jeunesse

Ray Charles Robinson est né le 23 septembre 1930, en pleine période de la grande dépression économique. Sa famille est très pauvre, ils viennent d'Albany en Géorgie. Il est élevé par sa mère Aretha Williams à Greenville en Floride. Il fait une petite approche du piano avec Wylie Pitman (piano stride), un homme qui jouait dans le bar de son village.

Son enfance est marquée par des traumatismes physiques et psychologiques : à 4 ans, il est atteint d'un glaucome (diagnostic non officiel). Un an plus tard, il est témoin impuissant de la noyade de son petit frère qui n'avait que 3 ans (cet épisode le marqua profondément) dans un baquet d'eau bouillante dont sa mère se servait pour laver le linge. À 7 ans, sa cécité est complète et il est placé dans une institution spécialisée. C'est dans cette école que, 9 années durant, il apprend la composition, ainsi que la pratique de plusieurs instruments, dont la clarinette, le saxophone alto et le piano (instrument qu'il ne put étudier immédiatement car, au moment de sa venue, les effectifs de l'école étaient complets). Malgré un enseignement musical essentiellement classique, ses préférences s'orientent rapidement vers des musiques contemporaines : le gospel, le blues, le jazz et la musique country. Bien que les patients de cet institut fussent aveugles, les Noirs et les Blancs étaient séparés.

Âgé de 15 ans, il perd sa mère et décide de quitter l'institution. Il se fait héberger par une amie de sa mère à Jacksonville, où il commence à travailler comme musicien. Il tente ensuite sa chance à Chicago, à Orlando, puis à Tampa, où il gagne à peine de quoi survivre en jouant du piano dans des orchestres de danse.

Ses débuts

À seulement 17 ans, après avoir traversé tout le pays pour s'installer à Seattle, il commence à se produire dans les clubs comme le Rocking Chair comme chanteur, accompagné de sa propre formation. En 1949, il enregistre pour la première fois sous son propre nom. C'est à cette époque qu'il rencontre Quincy Jones, avec qui il se lie d'amitié. Il signe un contrat chez Swing Time Records après avoir rencontré Jack Lauderdale et après plusieurs disques avec des succès modestes, Rocking Chair Blues ou The Ego Song, il enregistre Baby, Let Me Hold Your Hand, qui se place dans les premières places des R&B charts en 1951. Il commence alors à forger sa personnalité musicale, s'éloignant peu à peu de ses premières influences, Nat King Cole et Charles Brown. Un style vraiment personnel commence à se dessiner.

Aidé par Atlantic Records, sa maison de disques, qui lui laisse toute liberté de création, Ray Charles va connaître une décennie de succès. Le premier succès qu'il enregistre est The Sun's Gonna Shine Again, produit par Ahmet Ertegün (qui par ailleurs a écrit une chanson connue de Ray Charles Mess Around), son producteur et fondateur d'Atlantic Records. Il compose son premier grand succès I Got a Woman. Viennent ensuite Hallelujah I Love Her SoDrown in My Own TearsThis Little Girl of MineSwannee River RockThe Right Time très bien placés dans les R&B charts. Il faut attendre la sortie de What'd I Say qu'il improvise en 1959 lors d'un concert dans un club de Milwaukeee (premier hit dans les pop charts) et The Genius Of Ray Charles, pour que sa notoriété s'élargisse dans de notables proportions.

La confirmation

Fermement décidé à continuer sa percée en direction du public pop, le chanteur quitte la maison Atlantic pour ABC Paramount en 1959, plus à même de lui offrir une passerelle vers le public blanc. Ce « crossover » fait qu'il sera le premier artiste noir de l'histoire à être écouté par un public blanc (et de même pour les succès qui vont avec) :

  • Georgia on My MindHit the Road Jack (1960)
  • Baby, It’s Cold Outside (1961)
  • Unchain my HeartI Can't Stop Loving YouYou Are My Sunshine (1962)
  • Busted (en)That Lucky Old Sun (en)Don’t Set Me Free (1963)
  • Together Again (en) (1965)
  • Let's Go Get Stoned (en) (1966)
  • Here We Go AgainIn the Heat of the Night (en)Yesterday (1967)
  • Eleanor Rigby (1968)
  • America The Beautiful (1972)[1]

Néanmoins, Charles doit quand même attendre 1962 et la sortie de son chef-d'œuvre, Modern Sounds in Country and Western Music, pour être écouté par ce public et donc réaliser son rêve. Avec I Can't Stop Loving You côtoyant Hey, Good Lookin, c'est l'éclectisme de l'artiste qui triomphe.

Le grand Ray Charles

Les affaires marchent alors tellement bien pour Ray Charles que, en 1963, associé à son gérant Joe Adams, il monte sa propre société de production « Ray Charles Enterprises ». Il joue aussi dans le film Ballad In Blue de 1964. C'est aussi un moment où il doit faire face à de gros problèmes de dépendance à l'héroïne, en 1965. Après un petit blanc dans sa carrière, Ray Charles revient en force en 1966, avec Let's Go Get Stoned. Après quelques chansons aux résultats encore honorables (dont ses reprises de Yesterday et Eleanor Rigby des Beatles), il se fait oublier petit à petit.

À la fin des années 1970 et au cours des années 1980, il fait quelques apparitions sporadiques, à l'occasion d'événements tels que le film The Blues Brothers ou la chanson We Are the World au bénéfice de USA for Africa. Malgré de nombreux changements de maisons de disques, il n'obtient plus que de modestes succès. Seule exception, son duo avec Chaka Khan en 1989, I'll Be Good to You, qui le réconcilie brièvement avec les pop charts.

Ray Charles continue inlassablement de tourner dans le monde entier à guichet fermé auprès de son public d'admirateurs jusqu'à un âge avancé malgré une désaffection du grand public.

Il est récompensé de douze Grammy Awards, parmi les très nombreuses récompenses et distinctions qu'il reçoit au cours de sa carrière. Il est un des premiers à entrer au Rock'n'Roll Hall of Fame en 1986. Il reçoit la médaille de Chevalier des Arts et Lettres cette même année et la chanson Georgia on My Mind est consacrée hymne officiel de l'État de Géorgie en 1979. Dans les années 1990, Ray Charles recommence à faire parler de lui, notamment pour la publicité pour Pepsi-Cola : You Get The Right One Baby et quitte définitivement les petits piano-bars pour revenir à la grande scène notamment avec l'album Genius Loves Company, de 2004, composé de duos (entre autres avec Norah JonesElton JohnB. B. KingJohnny Mathis et Natalie Cole). Il reçoit le prix Polar Music en 1998.

Vie privée

Alors qu'il devait jouer dans une salle de Géorgie, à cause de la loi de ségrégation de l'époque, Ray Charles refuse d'y entrer, soutenant ainsi les Noirs américains dans leur combat pour les droits civiques. Il lui fut interdit de jouer en Géorgie, et ce n'est que plus tard, après la fin de la ségrégation et des lois raciales, que le gouvernement de Géorgie lui présentera des excuses publiques et choisira une de ses chansons comme hymne national de la Géorgie.

Il voyageait beaucoup dans le monde entier, faisait de nombreuses tournées et fréquentait beaucoup de femmes, notamment de sa troupe. Une de ses chanteuses, Marge Hendricks, devint enceinte de Ray. Il refusa d'élever le bébé, mais il envoya tous les mois une importante somme d'argent pour qu'elle puisse l'élever dans de bonnes conditions.

Il toucha aussi à des drogues dures, comme l'héroïne, et en devint dépendant. Refusant de se faire soigner, son état s'aggrava de plus en plus, jusqu'à ce qu'il fût envoyé de force en cure de désintoxication. Durant cette cure, il refusera de prendre des produits de substitutions qui auraient pu l'aider à mieux vivre son sevrage. Une fois sorti, il ne toucha plus jamais à la drogue jusqu'à la fin de sa vie. Il a aidé financièrement beaucoup d'associations internationales, et chanté dans de nombreux hôpitaux.

Ray Charles eut 12 enfants de 9 femmes différentes. Il fut marié deux fois; une première fois avec Eileen Williams de 1951 à 1952, il n'y eut aucun enfant de ce mariage. Et une seconde fois de 1955 à 1977 avec Della Robinson qui lui donna 3 enfants : Ray Jr, David, Robert. Il eut Charles Wayne avec Margie Hendricks une chanteuse de sa troupe. Ses autres enfants sont[2]: Alexandria Bertrand, Reatha Butler, Robyn Moffett, Evelyn Mitchell Robinson, Raenee Robinson-McClellan, Sheila Betts Robinson, Vincent Kotchounian et Ryan Corey Robinson den Bok.

Son décès

Il meurt à 73 ans d'une cirrhose, le 10 juin 2004, dans sa maison de Beverly Hills, accompagné de sa famille. Il donnera 1 million de dollars à chacun de ses enfants, et repose au cimetière d'Inglewood en Californie. Le 10 juin 2004 à partir de 22 heures, soit une heure après l'annonce de sa disparition, France Info lui rend hommage en diffusant toute la nuit ses chansons, jusqu'à six heures le lendemain. De même la radio TSF Jazz à l'époque TSF 89.9 lui consacra une journée entière.

Le lendemain, les titres de la presse nationale française rendirent également hommage au Genius, Libération titrant « No more Ray », Le Monde « Ray Charles, la mort du Genius ». À noter que ce fut la première fois depuis sa création que le journal Le Monde mit en une de son journal la mort d'une personnalité autre que politique. Ailleurs, la mort de Ray Charles fut quelque peu éclipsée, notamment aux États-Unis, car elle fut annoncée la veille des funérailles nationales du président Ronald Reagan. Ainsi, par respect envers le 40e président des États-Unis, il n'y eut aucune réaction officielle le lendemain de sa mort. Ce n'est que le jour de son enterrement, le 18 juin 2004, que George W. Bush rendit hommage à l'un des plus grands artistes américains.

Nombre d'artistes lui ont rendu hommage à sa mort. On peut citer des personnalités de la musique comme Willie NelsonQuincy JonesJames BrownMichael JacksonAretha FranklinNeil YoungNorah JonesElton JohnStevie WonderAmy Winehouse ou encore les Rolling Stones, ayant repris la chanson Night Time Is The Right Time durant toute leur tournée européenne 2006 : A Bigger Bang.

Filmographie

(hors concerts filmés)

  • 1961 : Swingin' Alone
  • 1964 : Ballad In Blue : Himself
  • 1966 : The Big T.N.T. Show (produit par Phil Spector)
  • 1980 : The Blues Brothers : Ray
  • 1987 : Who's The Boss
  • 1989 : Limit Up
  • 1990 : Listen Up: The Lives of Quincy Jones
  • 1994 : Rendez-vous avec le destin
  • 1996 : Agent zéro zéro : le chauffeur de bus
  • 1999 : Une nounou d'enfer : Sammy
  • 2000 : Super Dave Osborne
  • 2000 : Blue's Big Musical Movie
  • 2004 : Ray de Taylor Hackford avec Jamie Foxx dans le rôle de Ray Charles

Ce film, sorti en France le 23 février 2005, retrace sa vie de ses débuts à Seattle jusqu'à la résolution de ses problèmes de drogue à la fin des années 1960. Jamie Foxx, qui incarne Ray Charles, reçoit l'Oscar du meilleur acteur en 2005 pour sa performance. Il dédie son prix à Ray Charles, qui l'avait personnellement choisi pour le rôle. Le film, également nommé dans la catégorie « Meilleur film », remporte l'Oscar de la meilleure bande-son originale.

Ballade en bleu est un des premiers films où apparaît Ray Charles. Ce film raconte l'histoire d'un enfant aveugle, lui aussi, qui apprend à se débrouiller seul dans la vie avec Ray Charles comme professeur bien sûr. Ray Charles interprète dix morceaux (avec ses Raelettes) dans Blues for lovers, trois dans The Big T.N.T. Show et un seul dans The Blues Brothers. Beaucoup plus difficile à dénicher : A swingin' Affair (1962), une comédie de Tommy Noonan et Peter Marshall, dans laquelle il interprète What'd I Say.

Il était également un personnage régulier, à la fin des années 1990, dans les dernières saisons de la série Une nounou d'enfer, où il jouait Sammy le fiancé de Yetta. Clint Eastwood lui a rendu un hommage chaleureux dans son film Piano Blues (2003). En 1987, il joue son propre rôle dans l'épisode 16 de la saison 3 de Madame est servie, « fallait s'y attendre » ; il chante une chanson écrite par le petit ami de Samantha : « Always a friend ».

Discographie

Albums

  • 1949 à 1956 -
  • 1957 - Ray Charles (ou Hallelujah I Love Her So)
  • 1957 - The Great Ray Charles
  • 1958 - Yes Indeed!
  • 1958 - Soul Brothers (avec Milt Jackson)
  • 1959 - The Genius of Ray Charles
  • 1959 - What'd I Say
  • 1960 - The Genius Hits the Road
  • 1961 - Dedicated to You
  • 1961 - Ray Charles and Betty Carter
  • 1961 - Soul Meeting (avec Milt Jackson)
  • 1961 - Do the Twist With Ray Charles
  • 1961 - The Genius After Hours
  • 1961 - The Genius Sings the Blues
  • 1961 - The Genius of Ray Charles
  • 1961 - Ray Charles and Betty Carter
  • 1961 - Genius + Soul = Jazz
  • 1962 - Modern Sounds in Country and Western Music
  • 1962 - Modern Sounds in Country and Western Music - Volume 2
  • 1962 - Spotlight On
  • 1963 - Ingredients in a Recipe for Soul
  • 1964 - Sweet & Sour Tears
  • 1964 - Have a Smile With Me
  • 1965 - Country & Western Meets Rhythm & Blues
  • 1966 - Crying Time
  • 1966 - Ray's Moods
  • 1967 - Invites You to Listen
  • 1967 - A Man and His Soul
  • 1968 - A Portrait Of Ray
  • 1969 - Doing His Thing
  • 1969 - I'm All Yours Baby
  • 1970 - My Kind Of Jazz
  • 1971 - Volcanic Action Of My Soul
  • 1972 - Through The Eyes Of Love
  • 1972 - A Message From The People
  • 1974 - Come Live With Me
  • 1975 - Renaissance
  • 1976 - Porgy And Bess
  • 1977 - True To Life
  • 1978 - Love & Peace
  • 1979 - Georgia on My Mind
  • 1980 - Brother Ray Is At It Again
  • 1980 - The Blues Brothers
  • 1982 - Wish You Were Here Tonight
  • 1984 - Friendship
  • 1984 - Do I Ever Cross Your Mind
  • 1985 - The Spirit Of Christmas
  • 1986 - From The Pages Of My Mind
  • 1987 - His Greatest Hits
  • 1989 - Anthology
  • 1990 - Would You Believe ?
  • 1993 - My World
  • 1993 - Hey Now !
  • 1994 - The Very Best Of Ray Charles
  • 1996 - Strong Love Affair
  • 1999 - Ultimate Hits Collection
  • 2000 - Ray Charles - The very best of (Compilation)
  • 2001 - The Definitive
  • 2002 - Thanks For Bringing Love Around Again
  • 2003 - Singin' the Blues with Soul
  • 2004 - Genius Loves Company

Live

  • 1958 - Ray Charles at Newport (CD)
  • 1959 - Ray Charles In Person (live at the Herndon Stadium) (CD)
  • 1960 - Voice of America : Newport Festival (Pure Genius/Complete Atlantic Records)
  • 1961 - Palais des sports à Paris (CD)
  • 1961 - Antibes, Juan les Pins
  • 1962 - Berlin, jazz at the Philharmonic (CD)
  • 1963 - Ray Charles live in Brazil
  • 1965 - Live In Concert (CD)
  • 1972 - Dick Cavett Show
  • 1973 - Soul Of The Holy Hand
  • 1980 - Live with Edmonton Symphonie
  • 1993 - Live 93 (CD)
  • 1997 - Live At The Montreux Jazz Festival
  • 2000 - Live at the Olympia 2000 (CD et Super Audio CD hybride)
  • 2003 - Gospel Christmas with Voice of Jubilation

Albums posthumes

  • 2006 - Genius & Friends
  • 2007 - Ray Sings, Basie Swings
  • 2010 - Rare Genius : the Undiscovered Masters



Le chanteur et musicien de jazz américain Ray Charles, surnommé «le génie de la soul», est mort jeudi à l'âge de 73 ans. Son décès est dû à des complications d'une maladie du foie, a annoncé son agent.

Le musicien légendaire est mort chez lui à Beverly Hills, entouré de sa famille et de ses amis, a annoncé Jerry Digney. Ces derniers temps, Ray Charles était un homme très diminué, réduit à chuchoter et incapable de se tenir debout sans assistance.

Un mois et demi avant sa disparition, le chanteur, instrumentiste et compositeur était arrivé en fauteuil roulant à moteur dans ses studios d'enregistrement, auxquels la ville de Los Angeles conférait le statut de bâtiment historique.

Après avoir été hissé sur un podium, le frêle artiste, qui est aveugle depuis l'âge de six ans et avait subi voici peu le remplacement d'une hanche, avait pris la parole à l'aide d'un micro, mais il était difficile de l'entendre. «Je suis un peu faible en ce moment, mais je vais reprendre des forces», avait-il confié avant une courte séance de photos en compagnie notamment de Clint Eastwood, qui a tourné avec lui des séquences de son film consacré aux pianistes de blues.

Le «Genius», qui compte des millions d'admirateurs dans le monde entier depuis plus d'un demi-siècle, avait suspendu les tournées il y a près d'un an afin de subir son opération de la hanche. Des complications indéterminées l'avaient toutefois obligé à annuler de nouveaux projets de concerts, en particulier une apparition qui était prévue en avril à New York.

Un «tabloïd» affirmait dernièrement que Ray Charles était en passe de succomber à un cancer du foie et que des dispositions étaient prises pour ses obsèques. Mais Joe Adams, un proche du musicien depuis 46 ans, confiait alors à Reuters: «Je ne vois rien de crédible dans cet article. Ils semblent en savoir plus que moi.»

Comme on lui demandait s'il s'attendait à voir Ray Charles reprendre les tournées, Adams avait répondu: «Je l'espère. C'est sa vie, mais il aura 74 ans en septembre (...). Il veut le faire au plus vite, car c'est son moyen de communication. C'est également sa thérapie.»

Malgré ses ennuis de santé, Ray Charles avait travaillé à un CD composé de duos avec des artistes aussi divers que Norah Jones, Elton John, B.B. King, Diana Krall, Johnny Mathis et Willie Nelson. Sa publication était annoncée pour la fin de l'été.

Treize Grammys

Le biographe de Ray Charles, David Ritz, qui le connaît depuis le début des années 1970 et a écrit avec lui «Brother Ray», avait déclaré pour sa part: «Son aspect physique a changé, mais pas son caractère.»

Devenu aveugle vers l'âge de six ans après avoir contracté un glaucome, Ray Charles est souvent présenté comme l'inventeur de la «soul music», parallèlement au défunt Sam Cooke.

Son premier succès national fut «I Got A Woman» en 1955. Parmi une longue série d'autres figurent «Hallelujah I Love Her So», «What'd I Say», «Georgia On My Mind», «Hit The Road Jack» ou «Unchain My Heart».

Charles avait gagné treize Grammys, la plus prestigieuse récompense de la musique aux Etats-Unis, et avait fêté son 10000e concert au Théâtre grec de Los Angeles au printemps dernier



Liens externes

  • (en) Site officiel
  • Portrait de Ray Charles en vidéos sur ina.fr
  • Film Ray (biographie), AlloCiné, RedList
  • Notices d'autorité : Fichier d’autorité international virtuel • International Standard Name Identifier • Bibliothèque nationale de France (données) • Système universitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès • Gemeinsame Normdatei • Service bibliothécaire national • Bibliothèque nationale de la Diète • Bibliothèque nationale d’Espagne • Bibliothèque royale des Pays-Bas • Bibliothèque universitaire de Pologne • Bibliothèque nationale de Suède • WorldCat

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JUDY GARLAND

 






Illustre actrice américaine du XXe siècle, Judy Garland entame sa carrière artistique dès l'âge de quatorze ans. Energique, sensible et fragile à la fois, la comédienne et chanteuse a gravit les marches de la gloire à travers des personnages dramatiques et des rôles musicaux.

Artiste accomplie, Judy Garland a collectionné de nombreux awards témoignant de son grand talent et de sa polyvalence artistique.

Parmi ses films les plus remarquables, on peut citer « Le magicien d'Oz » datant de 1939 et le film musical à succès « A star is born » qui lui vaudra le Golden Globes de la meilleure actrice en 1955.

Décédée trop tôt à l'âge de 47 ans au mois de juin 1969, Judy Garland devient une actrice légendaire et une grande référence dans l'univers cinématographique.

Les Gumm Sisters

A sa naissance, le 10 juin 1922 dans le Minnesota, Judy Garland porte le nom de Frances Ethel Gumm. Troisième fille du couple Gumm, elle grandit dans un foyer où le cinéma est plus que présent car son père et sa mère étaient des acteurs.

Très tôt, à tout juste âgée de trois ans, Judy Garland fait ses débuts aux côtés de ses grandes soeurs et sa mère Ethel Gumm qui se mettait derrière le piano. A l'époque, interprétant « Jingle Bells », elle fait déjà sensation dans le public.

Souffrant d'allergies, sa famille décide de partir vivre en Californie, dans la ville de Lancaster où les conditions climatiques conviennent mieux à l'état de santé de la petite Frances Ethel Gumm, qui avait alors cinq ans.

Continuant à se produire avec ses soeurs sous le nom de The Gumm Sisters, en 1931 leurs tournées dans les grandes villes les amènent à faire un spectacle dans la ville de Chicago, à l'Exposition Universelle.

Croisant Georges Essel, la tête d'affiche du show, ce dernier la conseillera d'adopter comme nom de scène Garland. En 1932, la vedette en devenir choisira Judy comme prénom de scène en référence à un titre célèbre de l'époque « Judy ».

Entre temps, les soeurs Gumm ont déjà fait un essai cinématographique trois ans plus tôt dans un court-métrage titré « La revue big ».

Mais le véritable envol en solo de Judy Garland se fait lorsqu'elle est recrutée au Lake Tahoe. A l'âge de douze ans, elle compte déjà parmi ses fans le réalisateur Joseph L. Mankiewicz et possède son propre agent.


Les débuts et la consécration


En 1935, Judy Garland obtient une audition à la Metro-Goldwyn-Mayer et se produit devant le patron même de la maison de production. Elle décrochera un contrat sans avoir à faire un quelconque essai.

Entrant dans la famille des futurs stars de la MGM aux côtés de Lana Turner, Deanna Durbin ou encore de Mickey Rooney avec qui elle tournera des films à succès plus tard, Judy Garland vit toutefois le drame par le décès de son père au courant de la même année.

Un an après la signature de son contrat, la starlette apparaît dans un premier court-métrage. La jeune actrice de quinze ans tourne ensuite le film « Pigskin parade » au sein de la 20th Century Fox avant de poursuivre dans le long-métrage « The Broadway melody » qui lui entrouvre déjà les portes de la gloire.

Interprétant « Dear Mr Gable, you made me love you », sa voix typiquement troublante et bouleversante la promettait également à une belle carrière dans la Chanson .

Vive et énergique, l'adolescente voit le nombre de ses admirateurs augmenter au fur et à mesure que les tournages se succèdent. Toutefois, c'est en interprétant le personnage de Dorothy Gale dans le fameux long-métrage « Le magicien d'Oz » que Judy Garland se voit propulser vers les étoiles, en 1939.

Chantant le désormais légendaire « Over the rainbow », le titre rapportera un Oscar et sera par la suite sa plus grande référence et réussite musicale du début de sa carrière à la fin.

Pour sa prestation dans « Le magicien d'Oz », la jeune actrice de 17 ans gagne cette année un Oscar dans la catégorie de la meilleure jeune actrice. Dans « Place au rythme » en 1939 toujours, Judy Garland est à l'affiche avec Mickey Rooney.

Film au succès commercial, l'actrice voit la consécration précoce de ses talents en apposant la marque de ses mains au cours de la soirée de la première, au Grauman's Chinese Theatre.

D'autre part, « Place au rythme » n'est pas le premier long-métrage que Mickey Rooney et Judy Garland ait joué. Devenu très vite un tandem de choc au cinéma grâce au succès de leurs films tels que « En avant la musique » ou « Girl crazy » de 1943, ils tourneront une dizaine de films ensemble dont le dernier « Ma vie est une Chanson  » date de 1948.

A 18 ans, en 1940, Judy Garland se retrouve parmi les dix stars les plus célèbres du box-office et est à l'époque, la seconde artiste féminine figurant dans ce classement après Bette Davis.


Les hauts et les bas

La très rapide montée des marches de la gloire aura des conséquences sur l'état de santé de Judy Garland. En effet, sous la pression du succès et des contraintes de tournages, l'actrice se voit obliger par sa mère de prendre des médicaments visant à restreindre son appétit afin qu'elle conserve sa silhouette.

La prise des amphétamines l'aidant encore à soutenir les heures de tournage, perturberont toutefois son sommeil et la conduit à prendre des barbituriques.

Judy Garland devient alors rapidement accro aux médicaments et voit aussi vite sa santé se détériorer. Elle enchaîne cependant les tournages avec « Little Nellie Kelly » en 1940, « Pour moi et ma mie » en 1942, où l'actrice a pour partenaire Gene Kelly et poursuit encore avec la comédie musicale « Le chant du Missouri » de 1944 avec Vincente Minnelli.

C'est d'ailleurs au cours de ce tournage que la comédienne tombe amoureuse de Vincente Minnelli qu'elle épouse en 1945. Mariée une première fois avec David Rose en 1941, Judy Garland était divorcée depuis 1944.

En 1946, elle donne naissance à sa première fille Liza Minnelli. Retrouvant les plateaux de tournage, les problèmes de santé de Judy Garland s'accroissent et l'épuisent. Faisant fi de ses soucis de santé, la MGM poursuit cependant les tournages.

Pour « Parade de printemps », elle joue avec Fred Astaire avant de laisser sa place à Ginger Rogers. Victime de dépressions nerveuses, Judy Garland sera ensuite contrainte d'abandonner plusieurs rôles dans par exemple, les films « Annie du far west » ou encore dans « Show boat ».

Elle reviendra cependant triomphante dans son show « Get happy » tiré de « La jolie fermière » de Charles Walters. Mais, ne pouvant plus se passer des médicaments, la MGM rompt son contrat en 1950 après quinze ans sous les feux des projecteurs.

Dès lors, ses ennuis vont grandement interférer sur sa carrière artistique qui connaîtra des hauts et des bas. En 1954, elle déploie tout son talent dans le « Chant du cygne ».

En 1955, elle obtient le Golden Globes de la meilleure actrice pour sa performance dans « A star is born » dans lequel elle incarne Vicky Lester.

Elle connaît ensuite le succès à la télévision et continue à se produire sur scène jusqu'aux années 1960.

Son fameux album « Judy au Carnegie Hall » sort en 1961 et sera consacré Album de l'année aux Grammy Awards de cette même année.

Le 22 mars 1969, Judy Garland meurt en Angleterre des suites d'une surdose médicamenteuse, laissant trois orphelins : Liza Minnelli, Lorna et Joseph Luft.

Trente ans après sa mort, elle est introduite à l'American Film Institute faisant d'elle l'une des dix fameuses actrices des annales du cinéma américain


ÉTAT CIVIL

Métier Actrice
Nom de naissance 

France Gumm

Nationalité Américaine
Naissance 10 juin 1922 (Grand Rapids, Minnesota - Etats-Unis)
Décès 22 juin 1969 à l'age de 47 ans (Chelsea, London, Angleterre)

BIOGRAPHIE

Fille d'artistes de music-hall reconvertis dans l'exploitation d'une salle de cinéma, la petite Frances Ethel Gumm dévoile ses talents à l'âge de 2 ans lors d'un spectacle de Noël. Elle forme bientôt avec ses soeurs aînées Mary Jane et Virginia les Gumm Sisters, trio qui multiplie les shows en Californie, où la famille s'installe en 1926. C'est aussi au sein des Gumm Sisters qu'elle fait sa première apparition à l'écran, dans le court métrage musical The Big revue, en 1929.

Ne tardant pas à devenir la principale attraction du groupe, l'enfant prodige se choisit pour pseudonyme Judy Garland. En 1935, Louis B. Mayer, bluffé par ses performances vocales, lui fait signer son premier contrat. La MGM la fait tourner en 1936 dans le court métrage "Every sunday" aux côtés d'une autre actrice en herbe, Deanne Durbin -ce qui permet au studio de comparer leur talent- et la "prête" à la Fox le temps de la comédie musicale Le Kiosque à musique. La même année, elle enregistre son premier disque -un contrat avec le label Decca suivra dès 1937. Après une prestation très remarquée lors de l'anniversaire de Clark Gable, elle incarne une admiratrice de l'acteur à la fine moustache dans "Broadway Melody of 1938".

Partenaire de Mickey Rooney sur les planches depuis 1933, elle forme avec lui un tandem populaire dans plusieurs films ("Thoroughbreds don't cry" en 1937 et plus tard la série des "Andy Hardy"). Propulsée en haut de l'affiche par la MGM ("Everybody sing", "Listen, Darling", sortis en 1938), elle accède à La consécration en 1939 avec Le Magicien d'Oz de Victor Fleming, qui lui vaudra un (très rare) Oscar du jeune talent. Couettes et souliers rouges, elle incarne à merveille Dorothy, orpheline transportée dans un monde féerique. Son interprétation du morceau Over the rainbow marquera durablement les esprits. La même année, le triomphe de Place au rythme asseoit son statut de star précoce.

S'imposant comme la reine de la comédie musicale qui connait alors son âge d'or, Judy Garland brille dans les films chorégraphiés par Busby Berkeley, tels que Débuts à BroadwayGirl Crazy ou encore Pour moi et ma mie avec Gene Kelly en 1942. La jeune femme enchaîne à un rythme soutenu les tournages, auxquels viennent s'ajouter les albums, concerts et autres émissions de radio. En parallèle, un premier mariage malheureux en 1941 marque le début d'une vie privée agitée. Radieuse dans Le Chant du Missouri (1944), enchanteur portrait de famille, elle épouse son réalisateur, Vincente Minnelli, père de sa fille Liza, qui la dirigera ensuite dans "Ziegfeld Folies", "L'Horloge" -dans lequel elle ne chante pas- et Le Pirate (1948). Pendant le tournage de ce dernier film, l'actrice, épuisée, tombe malade. Avant d'être renvoyée par la MGM en 1950, elle aura tout de même l'occasion de danser aux côtés de Fred Astaire (Parade de printemps).

Au début des années 50, la carrière de Judy Garland, alors mariée à un manager, se poursuit sur scène. En 1954, en contrat avec la Warner, elle réussit son retour au cinéma avec Une Étoile est née de Cukor. Celle qui a déjà un passé de star campe avec une grâce troublante une actrice en pleine ascension -l'Oscar lui échappe de peu. Loin d'enchaîner les films, elle se consacre essentiellement au music-hall (son concert au Carnegie hall en 1961 est entré dans la légende) et présente des shows télévisés. Ses derniers films se caractérisent par leur dimension dramatique : Jugement à Nuremberg (avec à la clé une nouvelle nomination à l'Oscar), Un Enfant attend de Cassavetes, ou L' Ombre du passé (son dernier rôle en 1963), portrait d'une vedette qui a sacrifié sa vie personnelle. Si elle continue de chanter devant des fans conquis, elle peine à trouver une stabilité personnelle, entre séjours à l'hôpital et unions éphémères. A 47 ans, elle succombe à une overdose de médicaments. Devenue une icone, Judy Garland, artiste virtuose et femme fragile, reste l'un des symboles les plus éclatants de l'ambivalence du star-system hollywoodien.

PORTRAIT | Judy Garland, une étoile brisée

Visage juvénile, yeux délicats à la voix cristalline et au tout départ acclamée par Clark Gable, Judy Garland fut l’une des nombreuses victimes du système hollywoodien, machine à broyer qui cherchait le profit et la gloire au détriment du bien être de leurs « poulains ». Le retour sur grand écran de la jeune femme dans la peau de Renée Zellweger dans le film Judy en 2019 met en lumière un système qui n’a finalement peut être pas tant évolué que ça.

LES PREMIERS PAS D’UNE STAR 

Judy Garland, c’est tout d’abord une précocité fulgurante sous les feux de la rampe et ce, dès son plus jeune âge. Elle fait ses premiers pas au sein de divers show familiaux en compagnie de ses soeurs Mary Jane et Virigina Gumm. Les jeunes filles de la famille Gumm se produisent chaque soir dans divers théâtres en entonnant quelques chansons et danses qui trouvent l’approbation du public. Le propre de la carrière, si longue, de Judy Garland pourrait être l’absence de choix engendrés par elle.

Garland n’est pas maitresse de son destin. Dès lors qu’elle se fait repérer par les studios de la MGM, la rouleau-compresseur propre au 7ème art se met en marche. Contrôlant les moindres faits et gestes de la jeune femme, s’inscrivant dans un rôle de patriarche exacerbée pour la jeune fille qui perdra son père très jeune, la MGM – et plus particulièrement Louis B. Mayer – passe le plus clair de son temps à prendre « soin » d’elle. Reléguée dans un premier temps aux chants de soirées de gala organisées par la MGM, Judy Garland trouve finalement LE rôle de sa carrière dès son plus jeune âge dans Le Magicien d’Oz en 1939. Les studios, au tout départ réticents à l’idée de laisser cette jeune demoiselle un peu « enrobée » tenir le rôle principal, misait plutôt sur une jeune anglaise aux bouclettes bien connue du cinéma en la personne de Shirley Temple. Arthur Freed, producteur, finit par imposer le choix Garland, alors convaincu par les dons possédés par la future comédienne et chanteuse.

Babes in arms

UNE ÉTOILE EST NÉE, MAIS RESTE BRIDÉE

Trouvant chaussure à son pied avec ce long métrage musical, Judy Garland enchaîne les comédies musicales produites par la MGM. Elle se lie d’amitié avec un autre acteur enfant-star de l’époque, Mickey Ronney, sur le tournage de Babes in arms (sorti la même année que le Magicien d’Oz) et tourne à un rythme effréné pléthore d’autres films musicaux comme Strike Up the Band , Little Nelly Kelly, Ziegfielg Girl, Babes on Broadway, For me and my gal….

Car Judy Garland était avant tout une machine de travail, une jeune femme propulsée trop tôt dans un monde dans lequel la loi Coogan vient tout juste d’être adoptée (loi qui vise à protéger une partie de l’argent gagné par les enfants-stars jusqu’à leur majorité), les studios cherchant à rentabiliser leurs nouvelles étoiles montantes du cinéma. Dès son adolescence, Judy Garland, affaiblie par les heures de travail bien trop nombreuses, consomme de la Benzédrine (un amphétamine puissant) qui devient alors son unique source de vitalité.

Avortement forcé et illégal, contrôle accru de l’alimentation de la jeune femme, chaperon (Betti Asher) imposé par le studio pour surveiller et apprendre à connaître les secrets de leur star fétiche, lettres d’amour détournées, voici donc quelques stratagèmes orchestrés par les studios de la MGM de l’époque pour garder la main mise sur la jeune Judy Garland. La star du Magicien d’Oz grandit et tente de s’émanciper à cette période de l’histoire, comme une industrie qui, elle aussi, cherche à se renouveler pour éviter de se scléroser.

Les studios font appel à du sang neuf en la personne de Vincente Minelli, metteur en scène alors en plein succès à New York. La MGM l’associe à Judy Garland avec le film Le chant du Missouri en 1944, une comédie musicale où le kitsch assumé permet à la jeune femme d’assurer deux autres succès musicaux : The Trolley Song et Have Yourself a Merry Little Christmas. Cette dernière chanson sera d’ailleurs reprise quelques années après par Franck Sinatra et connaitra un succès plus important que l’orignal. La collaboration entre Garland et Minelli s’avère fructueuse : les deux personnalités du 7ème art tournent ensemble d’autres longs métrages de comédies musicales tels que Ziegfield Follies (1945), un feu d’artifice réunissant les plus grands acteurs et actrices de la comédie musicale, et The Clock en 1945.

Judy Garland and Gene Kelly

GARLAND PERD DE SON ÉCLAT 

Sur le tournage du Pirate (1947), film musical où elle partage l’affiche avec Gene Kelly – qu’elle retrouve six ans après For Me and My Gal -, l’état de santé de Judy Garland se détériore. Elle arrive en retard sur le plateau, certains jours ne se montre pas, et connait même des crises de paranoïa au cours desquelles elle s’imagine des trahisons. La première tentative de suicide serait la conséquence d’un tournage cauchemardesque durant lequel le rythme de travail imposé par les studios infligeait à une femme déjà en proie à la fragilité psychologique une rigueur bien trop imposante et excessive.

À peine remise de sa tentative de suicide, les studios de la MGM, toujours alléchés par l’appât du gain et persuadés des recettes que leur fera connaitre Judy Garland, s’empressent de retourner auprès d’elle. Ils lui proposent quelques projets comme Easter Parade (qui connaitra un succès important) ainsi que The Barkleys of Broadway, qui lui vaut son premier renvoi d’un tournage suite à son attitude instable. La carrière de Judy Garland ressemble alors à des montagnes russes entre succès fulgurants et échecs incommensurables. Suite à cette mésaventure, Judy Garland retrouve de sa superbe avec In the good Old Summertime, avant d’être renvoyée de ses trois films suivants. Ces montées et descentes sont de trop pour la jeune femme qui attente une nouvelle fois à sa vie. Comprenant que sa santé est en jeu, le 29 septembre 1950, les studios et Judy Garland rompent d’un commun accord leur alliance néfaste.

UNE ÉTOILE DANS LE MILIEU DE LA MUSIQUE QUI VOIT REVENIR LE CINÉMA

Son divorce de la MGM signe la fin d’une vie financière et matérielle confortable pour la chanteuse. Dans le but d’éponger les dettes diverses accumulées au long de sa carrière (frais médicaux notamment), Judy Garland met en place un récital de chansons qui reprend ses plus grands succès populaires à Londres. Elle s’épanouit loin des studios et signe pour une tournée de concerts au Royaume-Uni et en Irlande. Elle se produit même à New-York, où elle connaitra un succès intense avec la salle du Carnegie Hall située à Manhattan. Mais l’intensité de ces tournées replonge son état de santé de nouveau dans un gouffre sans fond. Victime d’un malaise en plein concert, elle est transportée à l’hôpital.

A star is born

Si la musique prend une place évidemment importante dans la vie de la comédienne, le 7ème art est lui aussi doté d’une importance primordiale, car sa carrière d’actrice ne s’arrête pas là. Le cinéma revient frapper à sa porte avec deux rôles qui marqueront la filmographie de la jeune femme. Il y a en effet son personnage d’Esther Blodgett, jeune actrice connaissant une ascension fulgurante dans A Star Is Born (1954) ainsi que le personnage d’Irene Hoffman dans Jugement à Nuremberg. Si le rôle qu’elle campe dans A Star Is Born lui sied à ravir, les deux personnages principaux Esther Bloodgett et Norman Maine (incarné par James Manson) semblent tous deux faire écho à la carrière de la jeune femme, nous dévoilant à la fois son ascension ainsi que sa chute. Épuisée, harassée, la voix de la chanteuse perd en superbe et elle décède le 22 juin 1969 des suites d’une prise excessive de barbituriques.

Ce serait un pléonasme que d’affirmer que Judy Garland a marqué l’Histoire du Cinéma, elle qui est aujourd’hui considérée comme la 8ème meilleure actrice de légende du cinéma. Figure incontournable pour les fervents admirateurs de la comédie musicale, elle fut aussi une malheureuse victime d’un système violent, qui avait pour seul objectif : amasser les gains au profit de la santé





 

Sources : Nostalgie, Allo ciné, Le Bleu du miroir


CHARLIE PARKER

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