Chanteuse de jazz américaine (Newport News, Virginie, 1917-Beverly Hills 1996).
La « première dame » du jazz vocal, telle fut Ella Fitzgerald, qui, toute sa vie, chercha à communiquer la ferveur du chant qui l’habitait. La pureté de sa voix toujours juste de même que son art inouï de l’improvisation lui conférèrent un charisme qui continue d’agir aujourd’hui.
LA DIVA DE L'ÈRE DU SWING
Très tôt orpheline de père, Ella Fitzgerald passe son enfance entre sa mère, blanchisseuse, et sa tante à Yonkers, près de New York. Elle rêve d’être danseuse et se familiarise avec les claquettes. Elle a 16 ans, en 1934, lorsqu’elle s’inscrit au concours amateurs qu’organise le Harlem Opera House. Paralysée par le trac, elle ne pourra pas danser, mais elle chantera. Les deux chansons qu’elle interprète sont empruntées au répertoire d’un trio de jazz vocal féminin connu sous le nom de Boswell Sisters : Connee (1907-1976), Martha (1908-1958) et Helvetia (1909-1988). Ainsi, c'est grâce au répertoire du jazz blanc qu'Ella décroche le premier prix, sous l’ovation unanime du public ! Aussitôt engagée au théâtre Apollo de Harlem, elle y est remarquée par l’homme de confiance du batteur Chick Webb (1909-1939), l’un des maîtres du swing dont l’orchestre préside aux soirées du Savoy, le dancing le plus réputé de Harlem.
C’est alors l’âge d’or des big bands, qui font appel à des chanteuses – dites « canaris » – pour se forger une image de marque. Recrutée par Chick Webb, Ella obtient ses premiers succès – dont fait partie la berceuse A-Ticket A-Tasket. Après la mort prématurée du chef d’orchestre, c’est elle qui le devient, à 21 ans, en prenant la direction de ses musiciens. Sous son nom (Ella Fitzgerald and Her Famous Orchestra), elle enregistre des titres comme Baby Won’t you Please Come Home et Cabin in the Sky. En 1941, cependant, elle dissout le big band. Commence alors sa carrière personnelle, qui va faire de la chanteuse la reine incontestée du scat.
LA PARTENAIRE DES PLUS GRANDS
Ella Fitzgerald fait de sa voix un instrument à part entière de l’orchestre avec lequel elle chante, en insistant sur les notes les plus piquantes et en usant de savants glissandos. Sous l’égide de l’imprésario Norman Granz (1918-2001), créateur des concerts Jazz at the Philharmonic qui réunissent les plus grands jazzmen d’après-guerre, elle va collaborer avec un grand nombre d’entre eux. Louis Armstrong est le premier, en 1946, à mettre en valeur ses prouesses vocales dans des standards de légende et lui fait superbement chanter le Porgy and Bess de Gershwin (1948). Dizzy Gillespie l’intronise grande prêtresse du be-bop, à la faveur de jam-sessions qui lui confèrent toute son aura. Avec Count Basie, elle enregistre, en 1963, un album (Ella and Basie !) qui reste l’un des temps forts de sa carrière. Duke Ellington, dont elle est l’interprète insurpassable dans Take the « A » Train, la sollicite pour l’album Passion Flower (1965) et l’emmène dans ses tournées aux États-Unis et en Europe. Entre-temps, Ella enregistre avec le trio de Ray Brown (1926-2002), son mari de 1948 à 1952, et consacre au blues un album mémorable (These are the blues, 1963). Dans les concerts où elle se produit comme dans les festivals auxquels elle participe (Antibes-Juan-les-Pins, 1964 ; Newport, 1973), elle contribue au rayonnement du répertoire américain de jazz.
Souffrant de troubles de la vue, dus au diabète, Ella commence aussi à perdre la voix dans les années 1980. En 1990, elle enregistre encore All that Jazz, qui lui vaut d’obtenir son 13e Grammy Award (la plus haute distinction décernée à un artiste aux États-Unis), puis elle se retire définitivement de la scène en 1994.
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Ella Fitzgerald, née le 25 avril 1917[1] à Newport News et morte le 15 juin 1996 à Beverly Hills, est une chanteuse de jazz américaine.
D'abord connue sous le surnom de « The First Lady of Swing »[2], qui est devenu « The First Lady of Song » après l'apogée du swing (littéralement « La Première Dame de la chanson », mais traduit plus volontiers par « La Grande Dame du jazz »), elle a remporté de nombreuses récompenses, dont 13 Grammy Awards.
Avec une tessiture de trois octaves, elle est remarquable pour la pureté de sa voix et sa capacité d'improvisation, particulièrement en scat. Elle est l'une des principales représentantes du jazz vocal.
La chanteuse a réalisé une de ses improvisations les plus célèbres en concert sur Mack the Knife (extrait de L'Opéra de quat'sous) à Berlin en 1960, morceau au cours duquel elle a eu un trou de mémoire et qu'elle a poursuivi sans hésitation en alternant scat et paroles improvisées. Cette version de Mack the Knife est certainement l'un des succès les plus connus d'Ella Fitzgerald, avec M. Paganini et How High the Moon.
Une autre de ses improvisations fameuses a eu lieu au cours d'un concert à Antibes / Juan-les-Pins à l'été 1964, alors qu'elle se produisait dans la Pinède Gould à l'occasion du festival Jazz à Juan, quand elle a rendu hommage aux cigales qui y chantaient (The Cricket Song).
Biographie
Ella Jane Fitzgerald naît le 25 avril 1917 à Newport News en Virginie, fille naturelle de William Fitzgerald et Temperance « Tempie » Fitzgerald. Ses parents n'étant pas mariés, son père abandonne le domicile conjugal deux ans et demi après sa naissance. Sa mère qui travaillait dans une blanchisserie, se met alors en ménage avec Joseph Da Silva, un immigré portugais. Le couple part s'installer à Yonkers près de New York où Ella grandit. Sa demi-sœur Frances naît en 1923.
Elle rêvait alors d'être danseuse, mais elle se tourne vers le chant. Elle commence à chanter à 16 ans en 1934 au théâtre Apollo de Harlem à New York dans une des premières Amateurs Nights, concours de jeunes espoirs de la chanson, qu'elle remporte, contribuant autant à la gloire de l'Apollo qu'à la sienne. Elle est remarquée par Bardu Ali (en) de l'orchestre de Chick Webb, qui convainc Webb de l'engager.
CBS est sur le point de signer un contrat avec elle lorsque sa mère meurt, la laissant orpheline. Elle doit alors se contenter de participer à des concours musicaux.
Ayant « gagné » en 1935 une audition pour une semaine, elle commence à jouer avec l'orchestre de Webb au Savoy de Harlem. Elle enregistre quelques tubes avec lui, dont le célèbre If You Can't Sing It, You'll Have to Swing It, Love and Kisses, mais c'est sa version de la berceuse A-Tisket, A-Tasket qui la fit connaître.
Après le décès de Chick Webb en 1939, l'orchestre continue sous le nom de « Ella Fitzgerald and Her Famous Orchestra »[3].
Elle commence une carrière solo en 1941. Malgré sa notoriété, elle a été victime, comme beaucoup de Noirs à cette époque, de discrimination ; elle s'est battue tout au long de sa vie pour le prouver. Au début chanteuse de swing, elle aborde aussi le bebop. Sarah Vaughan fut une de ses seules rivales dans ce domaine. Elle est la reine du scat, et elle a joué du blues, de la samba, du gospel etc., et même des chants de Noël. Ses concerts sont souvent enrichis par des imitations d'autres chanteurs ; elle imite en particulier à la perfection les voix et les gestes aussi bien de Rose Murphy que de Louis Armstrong.
En 1942, elle apparaît dans le film du duo comique Abbott et Costello, Deux nigauds cow-boys, réalisé par Arthur Lubin[4].
Selon les propres mots d'Ella Fitzgerald, c'est Marilyn Monroe qui apporte un grand soutien à sa carrière en l'imposant littéralement au Mocambo Club de Los Angeles. En effet Marilyn, très grande admiratrice d'Ella Fitzgerald, téléphone en personne au patron du club et lui demande de programmer Ella Fitzgerald contre la promesse de réserver, chaque soir où elle se produirait, une table au premier rang. Ne pouvant refuser une telle publicité, le patron accepte et Marilyn tient parole.
En décembre 1947, elle épouse le contrebassiste Ray Brown[5] avec qui elle adopte son neveu, Ray Brown, Jr. (en) né le 13 octobre 1949 (fils biologique de Frances Da Silva, demi-sœur d'Ella). Ils divorcent en 1953.
Elle quitte Decca en 1955. La compagnie Verve a été créée au départ pour elle par son manager Norman Granz.
Ses morceaux les plus connus sont une série produite par Norman Granz sur des chansons écrites par les plus grands compositeurs américains du moment comme George Gershwin (avec l'orchestre de Nelson Riddle), Cole Porter, Duke Ellington...
Avec l'orchestre de Duke Ellington, elle fait des tournées en Europe et en Amérique du Nord. Elle ouvrait le concert avec le morceau de Duke Ellington Take the 'A' Train ; elle a été une des rares à chanter des paroles sur ce morceau.
Elle joue en concert avec les plus importants groupes et solistes. Son vrai rôle était « instrumentiste de la voix ». Elle chante avec de nombreux partenaires instrumentaux comme Oscar Peterson, Count Basie (On the Sunny Side of the Street), Roy Eldridge, Joe Pass (Speak Love), Dizzy Gillespie, et le trio de Tommy Flanagan. Elle a aussi chanté avec d'autres voix du jazz comme Nat King Cole ou Frank Sinatra[6].
Porgy and Bess est son enregistrement le plus connu avec la légende du jazz qu'était Louis Armstrong, mais elle a également enregistré avec lui le célèbre album Ella and Louis qui eut un tel succès que Granz leur demanda d'enregistrer un Ella and Louis Again, qui fut également un succès.
Ella apparaît aussi avec Peggy Lee comme actrice et chanteuse dans le film de Jack Webb, Pete Kelly's Blues, et dans les films Ride 'Em Cowboy, St. Louis Blues, et Let No Man Write My Epitaph.
Son diabète la rend aveugle et conduit les médecins à l'amputer des deux jambes en 1993[7]. Elle meurt d'un AVC le 15 juin 1996 à Beverly Hills, à l'âge de 79 ans.
L'agilité vocale d'Ella Fitzgerald est remarquable, comme dans ses interprétations de You'd Be All That I Could Desire ou dans sa finale To Come Home and to Love[8]. Sa facilité pour le scat, par exemple le « bap bi dou dam » entre le deuxième et troisième couplet de You'd Be So Nice to Come Home To, est remarquable et montre son approche très mélodique. Selon Mark C. Gridley[8], elle préférait improviser son scat autour de la mélodie originale plutôt que de pencher vers l'improvisation pure, en paraphrasant, ce qui fait que plusieurs grands compositeurs de musique populaire désiraient lui faire exécuter leurs chansons tant ses lectures étaient proches de l'intention originale.
Récompenses
- National Endowment for the Arts - NEA Jazz Master : nomination et récompensée en qualité de Jazz Master en 1985[9] (N.B. : la plus prestigieuse récompense de la nation américaine en matière de jazz).
Discographie
Notes et références
Liens externes
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